Vacances : épreuve Bikini

Illustration Fanny Meyer 

Nul doute ! Mon corps d'avant n'est plus celui qui reflète dans le miroir ! ... Après deux années à enchaîner les grossesses de printemps, voici que je passe mon 3ème été consécutif avec le même réflexe : Enfiler mon maillot cache-misère une pièce presque intégrale. Les étés précédents, ont eu raison de moi : le ventre encore tout flagada et marqué par ces vergetures encore toute rosées impossibles à camoufler en deux pièces. Je n'étais pas capable d'assumer cette image fraîche de la nouvelle maman et femme, si heureuse et fière d'avoir donnée la vie deux fois consécutives, et pourtant si malheureuse de porter les stigmates de ces deux grossesses sur ce ventre,  indissociable de moi. Pourtant il va falloir que je m'y fasse, elles font maintenant partie de mon histoire. Les vergetures sont là, atténuées maintenant mais jamais elle ne disparaîtront complètement, c'est comme ça, et je suis loin d'être la seule dans cette situation je le sais  ... Depuis 3 ans, j’emmène pourtant malgré moi dans ma valise mes maillots de bain d'antan, nombril à l'air ... un espoir de trouver le déclic pour les porter jusqu'à la plage et la piscine surement ..  Mais qui jusqu’à maintenant ce n'était pas possible. Hier, j'ai sauté le pas. Après avoir discuté du complexe qui me ronge avec mon homme, il m'a dit que si j'en avais vraiment envie, il fallait que je porte mes maillots, ceux que j'aime. J'ai osé ! Je l'ai sorti et je l'ai porté ! Après avoir longuement hésité devant le miroir, j'ai essayé mes bikinis, l'un après l'autre, et j'ai fini par choisi celui dans lequel je me sentais le mieux. Certes un peux complexée au départ, d’exhiber mon corps abîmé, un peu gênée des personnes qui ont arrêtés leurs regards sur ces traces indélébiles quelques instants, mais il faut bien l'avouer, la majeure partie des personnes, n'y prêtent absolument pas attention. Le regard qui me gêne le plus, c'est bien le mien. Il est encore fragile et j'ai encore un bout de chemin pour accepter le changement de mon corps. C'est un grand pas pour moi, un pas vers l'acceptation des changements...