L'âge des Pourquoi : on y est !

Ce mot là, je dois bien l'entendre une bonne centaine de fois par jour en ce moment . "Mais Pourquoi faut fermer la porte, Maman", "Pourquoi il fait froid dehors ?" "Pourquoi on mange des carottes ce midi ?", Pourquoi, pourquoi, pourquoiiiii  ?Mais je t'en pose des questions !

Alors au départ c'ést rigolo de voir apparaitre ce mot interrogatif qui évoque la curiosité de notre cher enfant. On se dit que c'est plutôt chouette, qu'il est curieux, et qu'il commence à s'interesser à son environnement, et surtout son fonctionnement. Alors au départ on réponds fièrement, de façon à ce que la réponse soit la plus pertinente possible, mais qu'elle reste simple et compréhensible pour lui  ... 

"Pourquoi tu dois couper mes ongles, maman ? 
" Hé bien, car ils sont long, si ils restent long tu pourrait te blesser en te griffant ou griffer quelqu'un d'autre.
 A ce moment là on se dit alors que nos explications sont claires, et que cela lui suffira sans doute ... Détrompez vous, on se le dit qu'une fois ...  le deuxième rebond de la balle arrive juste après :

"Et pourquoi on a des ongles"  
Ca se complique un peu ... mais on arrive tant bien que mal à répondre à cette deuxième interrogation en lien étroit avec la première  : "Pour te gratter, cheri"  (ou aussi te curer le nez, les décorer avec du vernis, les manger en encas au gouter ...)  "Et pourquoi on se gratte ? Et pourquoi  .. et Pourquoi ... et Pourquoi .... Déclinable à souhait sur tout les sujets.

... C'est un puit sans fond, on se sent piégé et il monopolise toute notre attention ... on est foutu mon colonel ! On aurait bien envie de lui répondre précisemment, seulement ses questions commencent à dépasser le niveau de notre propre quotient intellectuel. On cherche alors une issue de secours pour s'en dépatouiller, et le plus vite sera le mieux ! Plusieurs armes et parfois pas les meilleures s'ouvrent alors à nous, et pourtant je suis persuadée que chaque maman comme moi, à recours à chacune d'entre elle à un moment donné : 

1) Le silence, comme si on avait pas entendu la dernière question. Mauvaise réponse
2) L'ennervement : Chuuuuut ! Tais toi non d'un p'tit bonhmme Mauvaise réponse
3) L'esquive : "Oh t'as vu comme il est gros ce camion ??"   Mauvaise réponse
4) L'honneteté et le report :  Je sais pas, mais je vais me renseigner je te dirai !
5) J'me mouille pas  : Et toi t'en penses quoi ?

Personnellement, je me refugiais plutôt dans l'esquive, au départ, et puis ça n'a servi à rien du tout, sauf entretenir beaucoup de frustrations des deux côtés. Je me retrouvée souvent agaçée par la question il faut dire ... Maintenant lorsqu' il me pose une colle, je lui avoue plutôt que je ne sais pas, mais que j'irai chercher la réponse et lui transmettrai plus tard. Et j'ai aussi trouvé une ruse évoquée par la psychologue Anna Bachus : "Et toi qu'en penses tu ?" Pour le moment c'est mon arme absolue ! C'est juste génial ! Entendre son fils essayer d'expliquer certaines choses, et bien se marrer par la même occasion quand il nous sort des énormes bétises, c'est vraiment très chouette ! On se rend compte de tout le cheminement dans sa p'tite tête et surtout ce qu'il cherche à savoir vraiment en posant cette question au départ et faire le point sur ce qu'il sait ou croit savoir. Il faut pas être dupe, la curiosité ok, mais très souvent cela se transforme en un super jeu du pourquoi, juste pour vous coller à un moment ou a un autre. Le fait d'ouvrir la discussion à partir de ses croyances, constitue en fait un très bon outil de communication dans cette phase de développement de l'enfant.

Quoiqu'il en soit, l'âge des pourquoi, ça prend la tête et les nerfs par moment. Il  parait qu'une fois installé on en a pour un certain temps, de 3 à 6 ans environ ... Aussi enrichissant que cela puisse être,  la patience et la disponiblité n'est malheureusement pas tout le temps au rendez-vous !

 Souhaitez moi bon courage, car les Pourquoi sont encore loin du point culminant et génant, mais on s'y prépare petit à petit, avec des lectures à venir sur le sujet, pour lui, et pour moi !