Il est prêt ... mais pas nous !

Il est prêt lui ! Il est là, et il attend dans le hall d'entrée, il n'attend que ça : voyager, bouger, voir du pays ...  il est très beau, je l'ai fait faire sur mesure, mais pourtant je le déteste car il me rend triste et me fait mal au coeur quand je le regarde et le remplis de leurs petites affaires ... 

Le sac des enfants, c'est le seul qui est vraiment prêt sous notre toit à vrai dire...  car ni moi, ni eux, n'éprouvent vraiment l'envie et le besoin d'être loin de l'autre. Et pourtant, il le faut. On a pas le choix, mais c'est dur ... 

Une à deux fois par semaine suivant nos planning, les loupiots doivent s'habituer à dormir chez les mamies et papy, une fois d'un côté, une fois de l'autre. Double séparation même parfois, comme ce soir, qui est particulièrement éprouvant pour moi :  La filouse est chez mamie, et bonhomme reste avec nous, pour raisons pratiques d'organisation. C'est la première fois depuis sa naissance, qu'elle dort toute une nuit loin de son frère, et loin de nous ... Je sais qu'elle est bien là bas, mais lui, il l'a réclame depuis qu'elle est partie, "elle est ou ma petite soeur à moi ? Je veux ma petite soeur à moi, je veux ma soeur j'en ai besoin"  avec ce visage décomposé ... Il a voulu jouer avec ses jeux dans le bain, et manger dans son assiette et sa chaise haute ... J'ai failli craqué ... j'ai rendu mon fils malheureux ce soir, et ma fille aussi j'en suis certaine, mais je n'ose l'imaginer de son côté ... J'espère qu'une chose, que la nuit passe le plus rapidement possible, et qu'ils se retrouvent tout les deux demain matin, qu'ils se sentent soulagés, et encore plus proche tout les deux. C'est la seule chose qui apaisera mon coeur de maman. Les retrouver le soir tout les deux après ma journée,  c'est le plus beau cadeau de ma journée, mais devoir les abandonner une fois de plus demain soir, sera tout autant difficile pour moi ... Cette fois, ils seront à deux là bas, je me sens déjà mieux pour eux ... L'union fait la force, et leur force à eux, n'échappe pas au dicton ...