Stage en maternité : Pro vs Perso

Il est temps de faire le point après 4 semaines passées en stage en maternité. Mon tout premier stage de l'année, celui que j'attendais avec impatience, qui annonce en quelque sorte mon grand retour dans la vie professionnelle après 2 années passées à la maison en congé parental.

Drôle de transition, je passe en quelque sorte de l'autre côté de la barrière, du côté des soignants, et pourtant mes séjours à la maternité me semblent si proches en temps que maman...

Durant ma formation initiale d'infirmière, j'avais pu effectuer un stage en maternité. Mais à l'époque, je n'étais pas maman. J'ai vécu ce stage de façon totalement différente de l'autre côté. C'est fou ! 

De l'appréhension, j'en avais beaucoup en arrivant. Les puéricultrices n'ont pas le meilleur des rôles dans ces services. Il ya bien des côtés agréables avec l'allaitement maternel, la toilette des bébés, et les soins de confort ... mais les puéricultrice se chargent aussi et surtout de surveiller le nouveau-né dans les premières heures de vie, elles évaluent son adaptation à la vie extra utérine. Si il y a nécessité, c'est la puéricultrice qui effectue les prelèvements sanguins de contrôle, les contrôles de glycémie, les aspirations, l'oxygénation, la mise sous photothérapie, les tests de dépistage de maladies métaboliques (guthrie), remplissage du carnet de santé et certificat ... et malgré tout le bien qui se cache derrière cela, c'est elle qui va faire "mal" en effectuant certains soins ... On est les vilaines ! 

Durant le stage, j'ai beaucoup appris en technique, et c'était l'un de mes objectifs principal :  j'ai pu faire mes premiers prélevements sanguins chez les nouveaux-nés, en tremblant comme une feuille par peur de mal faire au départ,  l'administration d'antibiothérapie intra veineuse  j'avais très mal vécu en temps que maman lors de la naissance de ma filouse, , la mise en place de cathéter intra-veineux, les contrôles de glycémie capillaire, les surveillances particulières des naissances instrumentales (forceps, ventouse), et aussi revoir la photothérapie qui m'était aussi assez familière de par mon vécu de maman. J'ai pourtant appris à soulager un bébé par la succion, et par l'administration de saccharose avant un soin douloureux ...  Pourtant, tout cela ce n'est pas ce que je préfère dans les soins de la maternité, dans l'apprentissage de mon nouveau métier ...

J'ai aussi suivi le pédiatre dans ses visites quotidiennes, avec les examens cliniques et les reflexes archaïques à surveiller ! super interessant ! J'ai également eu la chance d'assister ç une réunion sur l'allaitement maternel et à un cours de portage fait par une Sage femme, j'ai même pu m'entrainer pour les différentes positions, c'était top !  

Ce que je prefère en temps que professionnelle, c'est de loin échanger, et communiquer avec les parents concernant leurs bébés, et leurs besoins sécifiques. Répondre à leurs questions, ou les conseiller. J'ai un rôle d'éducation pour veiller à ce que les soins quotidiens du bébé soient expliqués et maitrisés par les parents pendant le séjour , mais aussi un rôle de prévention en ce qui concerne le retour à domicile et la sécurité de l'enfant. Le maître mot étant l'adaptation à chaque famille, savoir transmettre des informations sans être buté et fermé à la discussion, c'est ma devise.  Il faut du tact, et s'avoir s'adapter aux parents et à leur vie, parfois pas si simple quand il y a des contextes familiaux/sociaux particuliers. 

Rien n'est le fruit du hasard, je sais exactement pourquoi je préfère ce côté là du soin. En temps que maman, j'ai eu ce besoin qu'on m'explique, et qu'on soit présent surtout lors de la naissance de la filouse qui a été un peu chaotique, surtout les 4 premiers jours. Je me suis surement sentie un peu abandonnée, seule, et c'est pour cela que j'accorde une importance particulière à la communication et à la disponibilité pour les parents qui en ont besoin. Prendre le temps qu'il faut, pour rassurer, expliquer, conseiller ... 

Il ya aussi malheureusement les horribles côtés de la maternité et du bloc obstétrical ... j'ai assisté à deux situations vraiment éprouvantes,  qui m'ont atteintes en plein coeur pendant mon stage, j'en ai pleuré en rentrant à la maison, et j'en ai encore la gorge serrée ... Un décès suite à un accouchement difficile et deux morts foetales in utéro à terme. J'ai beau être de l'autre côté, je ne pourrai jamais cacher mes émotions dans de telles situations, personne ne devrait avoir à vivre cela ... 

Je finis sur cette note assez triste, mais cela fait malheureusement parti aussi de la maternité aussi, c'est pas toujours tout rose, même si cela reste "rare". C'est un côté très dur, que j'ai du mal à affronter et je pense que j'aurai toujours autant de mal à vivre. 

J'ai vraiment appris énormément de choses pendant ce stage. Les équipes qui m'encadraient étaient au top et toujours disponibles pour moi. 

Voilà voilà, j'ai fini ce matin, et c'est donc reparti à partir de lundi pour un mois de cours, un examen écrit le 24 mars et puis un autre stage, je ne sais pas encore ou ...