1 août 2014

Des rêves qui s'envolent ...


Des mots arrachants ... des mots qu'on ne peut pas entendre quand quelqu'un les prononcent et qu'ils vous sont adressés ... " On a rien pu faire ..." Et pourtant ces mots là, j'ai du les prononcer plusieurs fois en quelques heures, avec le médecin du service dans lequel j'ai travaillé il y a quelques jours. Ces mots qui se suivent, et qui annoncent la pire nouvelle d'une vie ... 

Ils étaient adressés à ce Papa et à cette Maman, quelques heures seulement après la naissance de leur enfant. Déchirant...  on a tout fait ... on a massé de longues minutes, on a pleuré pendant des heures avec toute l'équipe. Notre douleur ne sera jamais égale à celle des parents, mais cette douleur, celle des soignants, est elle aussi poignante et très présente ... Elle nous pèse ...  Notre coeur prend un sacré coup dans les lattes lors d'une telle annonce ... 

Des émotions qui s'entremèlent entre Colère - culpabilité - incompréhension - déni - injustice  ... On essaye de trouver la faille : Qu'a t'on oublié de faire ? Que pouvions nous faire de plus ?  Non ce n'est pas possible, il ne reviendra pas ... "On arrête tout" ... " C'est fini" ... "On a fait le maximum...." nos oreilles entendent, mais nos mains continuent à s'activer et à masser encore, et puis ralentissent, et on s'arrête, sans vraiment le vouloir ... On croit jusqu'à la derniere seconde à ce petit miracle ... mais il ne vient pas ... Il est trop tard ... C'est fini ... 

Etre confronté à la mort, cela fait parti du métier ... Mais cela ne nous empêche pas d'être humain, et de souffrir aussi. Je redoutais un peu ce moment ... Une souffrancequi laisse des traces, on ne peut pas l'oublier   ... et encore plus quand il s'agit d'un tout petit ... qui devait pourtant aller  bien, vivre, et grandir ... 

C'est dans des moments comme ceux là qu'on ne peut pas s'empêcher de penser à quel point la vie est une pourrie parfois ... 

"Un beau lever de soleil ne dure qu’une heure, 
mais il réjouit autant le cœur 
que la vue d’un beau pin de mille ans."

Teitoku Matsunaga 





7 commentaires:

  1. Quand j'ai accouché de Maëlle, les filles étaient extras, et ça aide beaucoup. Même si nous sommes dans un état un peu second, le personnel médical fait beaucoup dans ce moment si difficile à passer. Ne doutez jamais sur l'importance de votre rôle dans la vie des gens, vous comptez beaucoup.

    RépondreSupprimer
  2. :(
    Tu as un métier plein d'émotions...

    RépondreSupprimer
  3. J'ai vécu ça en néonat avec le départ d'un enfant condamné dès les premières écho.
    Néanmoins les parents on gardé l'enfant, décédé le lendemain de sa naissance 10 mn après avoir vu ses frères et sœurs et pour qui on ne lui donné que quelques minutes de vie. Bref, le contexte n'est pas le même, pas de "préparation" (je déteste dire ça) mais c'est très particulier à vivre...

    RépondreSupprimer
  4. un tres joli billet <3 et pas facile pour ces parents <3

    RépondreSupprimer
  5. Voilà pourquoi je ne pourrai jamais passer le cap du diplôme de puer' ... C'est déjà suffisamment dur comme ça avec les familles de personnes âgées alors avec des enfants je n'imagine même pas.

    RépondreSupprimer
  6. Très bel article, plein d'émotions. Avant je trouvais déjà ça atroce, mais maintenant que je suis maman, je peux m'imaginer la souffrance que ce doit être et c'est juste horrible... Ce doit être dur pour l'équipe médicale aussi, il faut être fort mentalement.

    RépondreSupprimer
  7. j'avais loupé ce magnifique billet qui me parle tellement.... merci <3

    RépondreSupprimer

Un p'tit message ? C'est par ici !