9 oct. 2013

L'allaitement (raté) et moi ...

La semaine prochaine,  c'est la semaine mondiale de l'allaitement maternel. Pour cette occasion, je vais vous parler un peu de ma "courte" expérience de femme et maman allaitante. Elle n'est pas tout rose, et en partageant cela avec vous, je ne jette la pierre ni aux femmes allaitantes, ni aux femmes qui ont fait le choix de ne pas allaiter leur enfant, bien au contraire.. Je ne veux pas être jugée sur mon expérience non plus. Je respecte chaque femme, chaque histoire, et chaque choix, et je vous demande d'en faire de même pour moi.

Pendant toute la grossesse de mon bonhomme, je me suis posé énormément de questions sur le sujet  : Vais-je allaiter ? Proposer le biberon à mon enfant ? En ai-je envie ? Pourrais-je  prendre du plaisir à le faire ? Vais-je savoir gérer ? J'étais face à toutes ces questions en permanence, et cela jusqu'a sa naissance. La veille de mon accouchement, j'étais incapable de prédire si oui ou non j'allais tenter l'experience... J'avais aussi un peu peur de ce portrait de "mère nourricière" exclusive,  peur de ne pas accorder sa place au papa, le priver de quelque chose. Ce choix était donc en permanence remis en cause pendant la grossesse. Pourtant, mon mari, lui avait sa position : "Ton choix sera le mien, et je te soutiendrai quoi qu'il se passe" mais ma famille avait une tout autre opinion là dessus, et n'y voyait que les inconvénients : j'entendais donc leurs sous entendus dans les conversations, même si il n'y avais jamais de mots et phrases établies clairement contre mon choix d'allaiter, je ressentais très bien leurs points de vue... je pense que cela a beaucoup joué après coup , quand j'avais besoin de soutien, je me sentais découragée d'avance ...

Et puis bonhomme est arrivé dans nos vies, et quand on me l'a posé sur le ventre, j'ai pris ma décision :

Je tente !! Je veux l'allaiter

Les premieres heures, il a refusé de têter, j'étais déçue, mais on m'a expliqué que c'était normal dans les heures qui suivaient l'accouchement, certains enfants sont plus fatiguées que d'autres. Et puis les jours qui ont suivi ont été plus simples, j'ai eu ma montée de lait très rapidement, et tout s'est installé rapidement et facilement. Tout le personnel était confiant sur l'avenir ! Une des erreurs que je regrette, c'est de ne pas m'être permise d'appeler le personnel pour m'aider et me conseiller plus souvent quand j'étais en difficulté, niveau positions, douleurs etc.. Ayant travaillé dans cette maternité, j'avais peur qu'on me juge moi, infirmière, donnant des conseils aux autres mamans d'habitude, mais ne sachant pas faire comme il le faut là maintenant ... J'ai donc fait comme je le sentais, en assistant juste a une simple réunion entre mamans sur les débuts de l'allaitement sur place le jour de la sortie, en faisant ma grande timide. Quelques crevasses s'en suivent dans la bataille, j'ai mal mais je passe le cap ... Petit bonhomme prend du poids, tout va bien, on rentre à la maison ! Youpi !!

A la maison, c'est une autre histoire ... après quelques jours tranquille, le stress s'empare de moi. Je me retrouve seule et petit bonhomme hurle après avoir têter parfois 2h consécutives, il est très en demande, aggripé comme une sangsue à mes seins. La fatigue  se fait sentir ... je me vois uniquement nourricière, et cela me perturbe beaucoup, je le vis mal cette image ... Ma production de lait diminue, mes seins perdent de leur volume, et mon bonhomme hurle toujours autant ... il a faim, et rien ne vient ! Panne de lait !  Je le pèse, il perd du poids, rien de tel pour reprendre une dose de stress dans la figure ... et continuer dans ce cycle infernal : stress - dimunution de lait - Perte de poids - Stress décuplé ! J'ai bien essayé quelques tisanes pour relancer la machine, mais les astuces ne portent pas leur fruits ...

On me conseille alors de tirer mon lait, pour stimuler la production et pour évaluer les quantités ... après 3h de bataille avec mon tire-lait, j'ai réussi a remplir 30 ml dans le biberon, pas une goutte de plus ... déprimant !! J'ai continué tout de même, et le lendemain j'ai réessayé de tirer ... 15 ml en 2h00 de tirage ... Coup de massue ! J'ai envie de continuer l'allaitement, alors je pleuré, mais j'ai pas envie de mettre en danger mon bébé, le priver  ... je n'ai fait appel à personne pour m'aider, et je le regrette un peu aujourd'hui, j'aurai dû. Panique à bord. A ses quinze jours, j'ai proposé un biberon de lait artificiel à mon bonhomme avec au total 90ml de lait artificiel, en me disant qu'on allait voir ce qu'il en ferait, même si j'avais pas envie au départ de lui donner... en 3 minutes, il ne restait plus une goutte dans le biberon, il était affamé, et en demandait encore... je me suis sentie vraiment très coupable et si nulle sur le coup ... Mon stress était si important ... J'ai décidé suite à cela d'en arrêter là ... et de passer aux biberons, sans aucune transition. Je me suis sentie soulagée, mais frustrée ... il arrêtait enfin de pleurer, et il buvait, mais moi, je l'ai vécue comme un echec.

L'allaitement maternel est un choix, avec selon moi des avantages indéniables, mais aussi des inconvénients qui sont propre à chacun. Ce que je regrette vraiment de mon côté,  c'est ce manque ressenti à la maternité et au retour à la maison : J'avais besoin d'être rassurée, qu'on me dise que je ne serai pas jugée en demandant des conseils, poser mes questions sans me sentir génée ...  malgré mon statut professionnel dans le domaine, c'est un peu de ma faute aussi, je n'aurai pas dû y prêter autant d'attention ... je ne referais plus l'erreur. 

Maintenant je sais et je le savais aussi lorsque j'ai choisi d'essayer d'allaiter ma filouse qui est arrivée 13 mois plus tard : je peux contacter des associations comme la Leache league, trouver du soutien et des conseils adaptés pour pouvoir surmonter un problème chez les professionnels, sage-femmes, PMI, etc., et continuer comme j'ai vraiment envie de faire. Pour la filouse pourtant, je n'ai pas eu la force de l'allaiter plus de 24h: un bébé né en avance, et un véçu particulièrement douloureux lors de ses premiers jours de vie, ont fait que je n'éprouvait aucun plaisir à l'allaiter, j'ai choisi d'arrêter, sans insister, et je n'ai pas regretté, c'était nécessaire pour moi. 

Malgré ces deux expériences "ratés" si je peux dire, si un troisième bébé venait à aggrandir notre famille un jour, je sais d'avance que je veux aussi essayer de l'allaiter, c'est comme ça. Si tout le monde y trouve son compte, j'aimerai d'ailleurs l'allaiter durant ses 6 premiers mois au moins, si j'en suis capable ... Les portes ne sont donc pas fermées, malgré ces ratés !

J'ai appris aussi par ces expériences personnelles, ce besoin que peuvent éprouver les mères, les femmes dans leur choix d'allaitement qu'il soit artificiel ou non lors de la naissance de leur enfant, ou la grossesse :  Celles qui veulent proposer un allaitement maternelle a leur enfant doivent être soutenues et informées, et les intervenants doivent apprendre à se positionner pour se rendre disponible pour chacun, et celles qui ont choisi l'allaitement artificiel ne doivent pas être discriminées ... Le bien-être de l'enfant et se sa mère dépend sans doute de ce choix, respectons-le dans un sens comme dans l'autre. De nos jours, on retrouve encore trop souvent des discours qui s'opposent, alors qu'ils devraient tous aller dans le même sens selon moi. : Le bien-être, uniquement le bien-être de tout le monde.


7 commentaires:

  1. Ici sa a été allaitement ,3 semaines au sein et après je tirais mon lait car je ne savais pas combien elle prenait et me faisait mal du coup j'ai tirer mon lait et sa jusqu'à ses 3mois.
    Fae

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    1. Super ! tu as bien géré !

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    2. Je buvais de la bière sans alcool pour ma montée de lait.
      Fae

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  2. Moi j ai allaité marie et naelyne 3 semaines. Les crevasses ont eu raison de moi et la fatigue aussi . Mais un peu comme toi je ne désespère pas pour un 3eme de l allaiter un peu plus longtemps mais voilà on verra avec le temps.... en tout cas. Je ne juge personne également. C bien d allaiter tout comme de donner bib. Le tout c trouver ce qui nous rend le plus heureux avec nos bébés.

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  3. L'important c'est d'être bien dans sa tête et dans sa peau !

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  4. Moi je trouve que tu as fait preuve de courage, d'une part d'essayer, d'autre part de demander conseil (et dieu sait que les professionnels de santé sont jugés quand ils appellent à l'aide)
    Et si ça peut te rassurer, mes 2 premiers allaitements étaient un poil anarchiques et le troisième nickel chrome...

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